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Mettons l’accent sur les accents !

C’est en lisant une simple phrase que je me suis demandé quelle était l’origine des accents en français. Certes, ils en modifient le son de la lettre et donc la prononciation du mot, mais pourquoi ont-ils été peu à peu intégrés à notre langue ? 

L’origine

Même si son nom est issu du peuple germanique qu’étaient les Francs, le français n’en reste pas moins une langue qui trouve ses origines dans le latin. Vous me direz que ce n’est une surprise pour personne ! Mais l’intégration du latin en Gaule ne s’est pas faite sans que ses habitants mettent de côté leurs propres prononciations, leurs accents régionaux.

Au Moyen-Âge, le latin prend des formes différentes et des dialectes apparaissent. Considéré comme « langue du roi », le français s’affirme au XIIe siècle, sans pour autant faire figurer d’accent dans son écriture. Il évolue constamment et détrône notre « langue morte » en 1539 sur décision de François Ier

Et les accents me direz-vous ? Pendant la Renaissance et son lot de développements divers, les lettres héritées du latin ne permettent pas de reproduire avec exactitude les sons utilisés en français. Et par quoi pallie-t-on ce manque ? Vous l’avez deviné !

Comment les accents s’utilisent-ils ?

En français, nous pouvons compter quatre types d’accents : aigu, grave, circonflexe ou tréma. Intégrés au français au fur et à mesure de son évolution, ils en coiffent certaines voyelles. 

L’accent grave a d’abord été utilisé sur le « a » pour le différencier des homophones comme a/à, la/là ou ça/çà. Puis, il a été introduit sur le « e ouvert » au XVIIIe siècle. Aviez-vous remarqué que le seul mot de notre langue pour lequel le « ù » est employé est « où » ?! Cerise sur le gâteau, une touche de notre clavier lui est dédiée !

L’accent circonflexe, lui, est utilisé pour discerner le sens de certains mots : une tache/une tâche, un mur/mûr, une boîte/il boite… mais aussi pour pallier au « s » de l’ancien français : chasteau devenu château, forest évoluant en forêt ou encore goust en goût. Le reste de son emploi est une histoire de conjugaison et de pronoms possessifs. De quoi finir avec un mal de « test », enfin, de tête !

Et notre accent aigu ? Apparu vers 1600, on le trouve uniquement sur le « e » ! Il est utilisé en première lettre d’un mot – écriture – et en dernière position ou suivi de lettres muettes – dictées -. L’accent aigu est également placé sur un « e » : entre deux consonnes – rédaction – ou précédant une syllabe sans « e » muet – décoration -. Qu’est-ce qu’on l’aime notre accent aigu !

Et le tréma ? Placé sur un « i », un « e » ou un « u », ces deux petits point nous indiquent que la voyelle qui précède se prononce de façon distincte. Je vous avoue, sans pour autant en comprendre la raison avoir toujours eu un attrait pour les mots utilisant le tréma : capharnaüm, héroïne, laïcité, ciguë… Parfois, les choses ne peuvent s’expliquer… Tout comme mon attrait pour notre langue française si complexe, mais si passionnante à décrypter !

Sources : RTL – Un bonbon sur la langue – Muriel Gilbert ; L’histoire du français ; Projet Voltaire ; La France Pittoresque 

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